OGC Nice Mag 316 - Page 15 - Programme de match OGC Nice - Lille OSC ©COMBACK-H.LAGARDE e COLY, Danilo BARBOSA, Malang SARR, hristophe HERELLE, Olivier BOSCAGLI, Delphine UHEL (Kinésithérapeute), Rémy GARCIA (Kinésithérapeute), Philippe BOULON (Kinésithérapeute), Jean-Philippe GILARDI (Responsable du service médical), Bernard CORA (Préparateur physique adjoint), Matt COOK (Entraîneur adjoint en charge de la préparation physique), Lionel LETIZI (Entraîneur général des gardiens de but), Frédéric GIORIA (Entraîneur adjoint), Christian LATTANZIO (Entraîneur adjoint), Kristian WILSON (Entraîneur adjoint en charge de la performance), Christopher JURAS (Préparateur physique adjoint), Olivier DALL'AGLIO (Coordinateur sportif), Nabil OULED-GHARBIA (Intendant), Samir ROUAFI (Intendant), Damien THEVENOT (Intendant) en haut (de gauche à droite) 16 O G C N I C E . M A GO G C N I C E . M A G16 coupe de la ligue 17O G C N I C E . M A GO G C N I C E . M A G 17 hristophe Jallet est votre Aiglon Crédit Agricole du mois d’octobre (avec 49% des suffrages exprimés). Régulier, sérieux, le défenseur international a joué un rôle important dans le redressement du Gym. En paix avec son corps, « Jaja » retrouve sa vitesse de croisière match après match, enchaîne les minutes et les succès, puisque les 7 rencontres qu’il a débutées correspondent aux 7 victoires du Gym cette saison (Lyon, Rennes, Nantes, Bordeaux, Amiens et Nîmes en L1 ; Auxerre en Coupe de la Ligue). Précieux, il a occupé tous les postes de la base arrière depuis son retour aux affaires, sur les deux ailes ou dans un axe tricéphale. « Le divin chauve » devance Youcef Atal (26 % des voix) et Allan Saint-Maximin (24 %), et viendra récupérer son trophée ce dimanche, des mains d’un supporter tiré au sort, avant le coup d’envoi. Quel supporter n’a jamais rêvé de vivre un match dans la peau d’un joueur ? De connaître la concentration et la rigueur du Jour J, l’intimité d’un vestiaire ou l’adrénaline d’un match au bord de la pelouse ? A l’occasion de la réception de l’AS SaintEtienne (18e journée de L1, coup d’envoi vendredi 14 décembre à 20h45), le Gym met en jeu une expérience exceptionnelle : une immersion inédite au sein du groupe de Patrick Vieira. Au menu : mise au vert au centre d’entraînement et de formation, déjeuner et collation avec le groupe, causerie du coach, trajet dans le bus des joueurs, reconnaissance terrain, discours d’avant-match dans le vestiaire, match dans une position unique, après-match au coeur des sollicitations médiatiques et débriefing dans les salons. Pour 5 euros, tentez votre chance tout en réalisant une bonne action, car toutes les recettes seront reversées au Fonds de Dotation de l’OGC Nice. Pour participer, rendez-vous sur : www.begoodz.com/nice JALLET AIGLON D’OCTOBRE A l’occasion du duel face aux Dogues, une grande collecte de vêtements sera organisée avec l’association ABI06. Cette collecte, ponctuelle, s’ajoutera à celle de boîtes de conserve, régulière, lancée au début du mois lors de Nice-Amiens (samedi 3 novembre), en partenariat avec les Restos du Cœur. Dès 14h, les bénévoles de ces associations vous attendront aux pieds des escaliers du parvis pour récolter vos dons. En espérant faire encore mieux qu’en 2017 et 2018, où plus d’une tonne d’habits avaient été collectés lors de chacune des 2 collectes organisées. Afin d’ouvrir le chemin, les joueurs et les administratifs du Gym ont démarré la collecte en début de semaine, en laissant quelques kilos de vêtements au centre d’entraînement et de formation. GRANDES COLLECTES DE VÊTEMENTS ET D’ALIMENTS LORS DE NICE – LILLE échos La rencontre de cette après-midi sera dédiée à quatre fidèles supporters qui nous ont quittés. Ce Nice – Lille se disputera en la mémoire de Nadine Calatraba, soeur de l’ancien Aiglon Jérôme et supportrice de toujours ; de Gérard Bianciotto, fan inconditionnel de l’OGC Nice, qui s’est éteint le 5 novembre ; de Phillippe Andros, disparu en juillet, à qui les amis et les résidents du Complexe EPIS rendront un dernier hommage ce dimanche ; et de Francis Lai, éternel soutien des Rouge et Noir. L’OGC Nice adresse ses sincères condoléances aux familles et aux proches. EN MÉMOIRE DE NADINE, GÉRARD, PHILIPPE ET FRANCIS NICE - SAINT-ETIENNE EN IMMERSION AVEC LES AIGLONS O G C N I C E . M A G18 OFFREZ-VOUS LE COFFRET « MATCHS RETOUR » Les fêtes approchent et voici un cadeau qui pourrait bien avoir sa place au pied du sapin. Un cadeau, produit en série limitée, qui dure 5 mois et qui vous permettra de suivre au plus près la seconde moitié de championnat du Gym : le coffret « matchs retour ». Autrement dit, un accès pour les 10 rencontres de L1 des Aiglons à la maison lors de la première moitié de l’année 2019, avec, entre autres, les réceptions de Lyon et Monaco. Un coffret où figureront également de nombreuses surprises... échos Après Drap et la Vésubie, le Village OGC Nice fera escale à Villefranche-sur-mer en cette fin du mois de novembre. Mercredi 28, à partir de 14h, toutes les animations habituellement disponibles les jours de match à l’Allianz Riviera s’installeront sur la magnifique place Amélie Pollonnais, en plein coeur de l’un des joyaux de la Côte d’Azur et à quelques pas de la mer. En plus des animations, des Aiglons partiront à la rencontre des supporters, lors d’une séance de dédicaces qui débutera à 15h30. Après « la fabuleuse décennie 70 », paru en 2014, Bertrand Tremel s’est plongé dans « 25 matchs de légende » des Aiglons dans son deuxième livre, paru en cette fin du mois de novembre (aux éditions Gilletta). Récit de rencontres épiques, photos, statistiques, témoignages historiques : chaque décennie est revisitée avec profondeur et sensibilité. Pour s’offrir un long et beau voyage dans le temps, rendez-vous à la boutique officielle du club, où l’ouvrage est en vente au prix de 24,90 €. Village ogcnicemercredi 28 NOVEMBRE - de 14h à 18h PLACE AMELIE POLLONNAIS à VILLEFRANCHE-SUR-MER rencontre avec les joueurs | structures gonflables | animation musicale Un charmant serveur à la coupe travaillée, quelques bons souvenirs, un bar pour décor, un invité « cuisiné » d’une manière originale et décalée : le Comptoir du Gym a délié ses premières foulées le 1er novembre. Animé par Fabien Hill, le nouveau talk-show d’OGC Nice TV a eu le plaisir d’accueillir Christophe Jallet pour une première savoureuse. Bienvenue au Comptoir, et longue vie à lui ! LE COMPTOIR, POUR VOUS SERVIR PLONGEZ DANS 25 MATCHS DE LÉGENDE LE VILLAGE OGC NICE À VILLAFRANCA 19O G C N I C E . M A G Réservez prochainement sur billetterie.ogcnice.com ALLIANZ FAMILLE VENEZ VIVRE L’EXPÉRIENCE ALLIANZ FAMILLE Une tribune centrale réservée pour les familles en Garibaldi De nombreuses animations (arène 1 vs 1, tir radar, tir précision, tennis ballon, etc.) Ouverture 2h avant le match Tarifs : Tribune Famille : 7€ / personne* Invitations pour les enfants de 0 à 3 ans Demi-tarif pour les enfants de 4 à 11 ans MARDI 4 DÉCEMBRE 2018 19H 20 O G C N I C E . M A G échos 21O G C N I C E . M A G Certains chemins se séparent pour mieux se retrouver : ceux du Gym et de Fred se rangent dans cette catégorie. Milieu de terrain et défenseur central, le Marseillais de naissance a passé 4 saisons dans la plus belle ville du monde, étalées sur la décennie 90 (1994-95 ; 1996-97 ; 1998-2000). Des saisons « montagnes russes », où il connaît les combats pour le maintien, les relégations, la 2e division mais aussi une joie immense : la victoire lors de la Coupe de France 97. Le dernier trophée levé par le peuple rouge et noir, grâce à une finale remportée aux tirs au but contre Guingamp (1-1, 4-3 t.a.b), où il ne trembla pas dans une séance décisive. Venu en toute discrétion face à Marseille, celui qui porta également les couleurs de l’OM, Toulon, Créteil, Martigues, Sion et Cannes durant sa carrière de joueur, a retrouvé ses compères de l’époque (Jean-Phi’ Mattio, Fred Gioria, Olivien Fugen…) pour se rappeler du bon vieux temps, mais aussi, et surtout, pour profiter du présent et d’un week-end « en famille », là où personne n’oublie les siens. Personne, et encore moins le Gym, qui, 20 ans après, se fait une joie d’accueillir un homme qui s’est battu pour lui et a porté ses couleurs avec fierté. Ancien VIBREZ FOOTBALLLES PLUS GRANDES MARQUES / LES PLUS GRANDS CLUBS 26 AVENUE NOTRE DAME - NICE www.sportleader-nice.com Pour la première fois depuis son départ, au début des années 2000, Frédéric Tatarian revient au Gym, où il sera mis à l’honneur en marge de Nice – Lille. Il rencontrera les supporters au Café des Aiglons à partir de 15h30, avant d’être distingué au centre de la pelouse. FRED TATARIAN Fred Tatarian, première ! Henri Savini, vainqueur de la coupe 97, sera à son tour à l’honneur lors du prochain Nice - Angers (4 décembre). L’ancien milieu de terrain rencontrera les supporters à 17h30 au Café des Aiglons. 22 O G C N I C E . M A G ’était dans la nuit du 3 au 4 juin 2013, à une centaine de kilomètres du Havre, son cocon, son tout. Un accident terrible, une voiture sur le toit et un destin brisé. Kévin Anin rentrait d’une virée à Amsterdam entre potes. Il aurait dû être en Thaïlande... Ou l’histoire d’un footballeur pas comme les autres, à l’étroit dans un milieu qu’il n’a jamais supporté et qu’il ne regrette pas. Ejecté de la banquette arrière, l’ancien milieu de l’OGC Nice est victime de fractures aux bras et à la colonne vertébrale. Après dix jours de coma, les médecins l’informent qu’il ne marchera plus. Il encaisse, d’abord, puis craque, pleure, des heures durant, en veut à la terre entière. A 26 ans, sa vie ne sera plus jamais la même. « Je savais qu’il allait m’arriver quelque chose », a-t-il confié lors de l’entretien bouleversant, déroutant et parfois hilarant qu’il nous a accordé. La semaine dernière (la deuxième du mois de novembre, ndlr), cinq ans après le drame, on a retrouvé Kévin Anin chez lui, à Edreville, dans la proche banlieue du Havre, en compagnie de Didier Digard, son ami depuis l’époque du centre de formation qui ne l’a jamais lâché. Il y avait Tess, avec qui il s’est marié cet été après plus de dix ans de vie commune ; Nathalie, la mère-courage, qui ne manque pas une occasion de lui démêler ses tresses ; Samir, un ami ; ses deux neveux ; les cinq enfants de Didier Digard et ses trois énormes chiens. Il y avait de la vie, des sourires, du partage et beaucoup d’émotion. « Tu es vraiment venu juste pour moi ? » nous a lâché Anin, visiblement touché par l’attention. Pendant près de trois heures, Anin, 31 ans, a ouvert son cœur. Il ne voulait plus que ça s’arrête. « Allez, on continue l’interview, je veux encore parler de Nice », nous a-t-il lancé, alors qu’on était prêt à couper le micro. Le voir, c’est y croire, se dire que la vie est belle, malgré tout. C’est aussi un formidable voyage dans l’espace parce que Kévin Anin n’a pas tout à fait changé. L’ordinaire, ce n’est pas lui, ce qui lui a sans doute permis d’accepter qu’il ne serait plus jamais debout. « J’étais préparé. Dans le foot, je n’étais pas à ma place. Bon, je ne le suis pas non plus sur mon canapé (sourires). » Kévin, avant toute chose, comment est votre moral? Ça va tranquillement, grâce à Dieu. Je fais un peu de muscu. Dès qu’il fait beau, je vais à l’extérieur ou dans la piscine chauffée. Je peux me balader avec mon buggy, j’ai une petite autonomie. Mes petits neveux sont là, ma mère, ma femme… Ça fait 5 ans, déjà, je me suis adapté. Un peu… On finit par accepter le handicap ? (Il marque une pause) C’est chiant parfois ce manque de spontanéité, de me dire que je ne peux pas faire certaines choses sans aide. Si je veux me lever pour un truc, ben je ne peux pas… Il y a eu des hauts et des bas depuis votre accident… Au début, surtout, mais pas tant que ça. Cela aurait pu être pire. J’ai surpris pas mal de gens. Dieu est grand… « Sans les caméras, j’aurais été champion du monde » Joueur, vous étiez plus instable émotionnellement ? C’est dur de le reconnaître mais oui. Je me suis débarrassé d’un poids, je le vois comme ça. J’étais préparé à tout ça, j’avais les armes pour m’en remettre. C’était écrit. Vous sentiez qu’il allait vous arriver quelque chose ? Oui, oui… Je disais souvent à certaines personnes que j’allais mourir. Je le sentais. C’était bizarre, très étrange comme sentiment. Et il m’est arrivé ça. Vous ne regrettez pas votre vie d’avant ? Oui, mais c’est l’humain qui est ainsi. J’avais déjà anticipé tout ça. J’aurais aimé être différent en tant que joueur, être plus libéré, moins torturé. Je ne recherche que des bonnes ondes désormais. J’ai pris beaucoup de recul, de maturité depuis l’accident. Cela m’a plus aidé que desservi. Qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir aujourd’hui ? Passer du temps avec ma famille. Je suis là, apaisé, à 100 % avec eux. Après, tu sais, je n’étais pas blingbling et je ne le suis pas devenu. Cela ne m’a jamais fait rêver. Les personnes qui vous entourent ne sont plus là par intérêt… Cela m’a en partie soulagé. Je ne supportais pas les opportunistes, les jaloux, d’être reconnu en tant que joueur de football. Je pensais que ça allait être fini mais non ! Quand je sors, je ne suis pas une personne lambda. Je suis Kévin Anin dans son fauteuil. J’aurais aimé être un anonyme. La notoriété, ce n’était pas pour moi. C’est l’histoire de Kévin Anin Personne au Gym n’a oublié Kévin Anin. Sa sensibilité, sa force, son caractère, les matchs qu’il pouvait sortir et ceux qu’il aurait dû faire. L’histoire de cette semaine est celle d’un destin démoli par un terrible accident. Une histoire que Vincent Menichini a parfaitement retracée dans le Nice-Matin du 10 novembre. Puisqu’il n’est pas toujours nécessaire d’en rajouter, puisqu’il faut savoir s’incliner devant des lignes bouleversantes et puisque le quotidien l’a élégamment accepté, voici l’intégralité de l’entretien avec notre ancien milieu de terrain. 2002-2018 « Cela m’a plus aidé que desservi » 16 ans, 16 histoires 23O G C N I C E . M A G Si le football avait existé sans les caméras, j’aurais été champion du monde (rires). C’est certain. Au final, je n’ai jamais exprimé tout mon potentiel. C’était une souffrance d’être sur un terrain ? Je le cachais, mais oui… Je manquais de confiance, je n’osais pas percuter alors que c’était l’une de mes qualités. J’avais une sensibilité extrême. Si je n’étais pas complètement libéré, je ne pouvais pas m’exprimer sur le terrain. Le regard des autres, ça me perturbait. Je n’assumais pas, je me suis renfermé… Je ne regardais jamais dans les tribunes, même s’il y avait ma mère. Et puis, il y a tellement peu de sincérité dans ce milieu. J’ai perdu très tôt la flamme. Qu’est-ce qui vous fait souffrir désormais ? Peu de choses… J’étais préparé. Je suis moins tourmenté. Dans le foot, je n’étais pas à ma place. Bon, je ne le suis pas non plus sur mon canapé (sourires). Après, quand je regarde mes petits neveux, j’ai envie de pleurer parfois car j’aimerais jouer avec eux, leur apprendre des trucs. Vous êtes optimiste ? Bof… Quand je vois ce qu’il se passe dans le monde… Et sur vos chances de remarcher un jour ? C’est plutôt ma mère, mes proches qui regardent ce qu’il se fait dans le domaine. Je vis entre la crainte et l’espoir. Il faut y croire mais si je ne remarche pas, c’est que l’histoire était écrite ainsi, que ce n’est pas forcément un mal pour moi. J’ai marché, je sais ce que c’est. Tu me dis maintenant : « Viens, on va marcher 10 kilomètres ! », j’y vais direct. Ce n’est pas certain que je l’aurais fait avant. On reste des éternels insatisfaits. Si je retrouve mes jambes, je ferai plus de choses, c’est sûr. La religion, ça aide ? J’ai toujours été croyant, mais je le suis davantage. Il ne faut pas se voiler la face, se poser les bonnes questions, savoir ce qui est bon, ce qui ne l’est pas. Il y aura des phases plus complexes, des moments où tu te dis : « Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir mes jambes ! ». Il m’arrive d’oublier que je ne peux pas être debout, que je ne peux pas descendre seul d’une voiture. Je trouve ça marrant. J’ai même parfois la sensation que je cours. Auriez-vous préféré mourir ? (Direct) Non, jamais. Il y a plein de choses que je ressens différemment. J’ai des sensations que tu n’as pas. Ma femme me fait des massages chaque soir, c’est incroyable ce que ça peut me procurer. Uriner, c’est complètement différent aussi. Moi, ça me fait des frissons dans tout le corps. Je ne suis pas comme les autres mais t’inquiète… C’est quoi votre quotidien ? En ce moment, je me lève tard. Parfois, ça me manque de ne pas aller à l’entraînement le matin. J’ai fait des séances avec des kinés mais j’ai arrêté. Il faut un spécialiste dans le handicap, qui sait me prendre. Je suis bizarre, ce n’est pas évident d’entrer dans mon quotidien. Je joue à la play, je regarde des séries, des reportages (Faites entrer l’accusé, notamment)… Vous vous êtes marié cet été ? Oui. Ma femme est très présente. Elle était déjà là avant (l’accident). Cela fait 13 ans que je suis avec elle. Beaucoup seraient partis (rires). C’EST DIT « Cela fait 3 ans que je suis dans cette maison, ça passe vite. On a installé un ascenseur. Il y a une piscine aussi, j’ai un buggy que je peux piloter. « Maman, montre lui s’il te plaît ». « Les amis passent me voir de temps en temps, mais ce n’est plus comme avant. J’aime bien être seul... » « Le foot me manque, le jeu, mais le reste non. Il aurait fallu que je fasse abstraction de ce qu’il y a autour ». « Cela me plairait d’avoir un rôle d’observateur, de superviseur dans le football. Repérer les jeunes dans ma région, ce serait intéressant ». « Je ne suis plus d’accord avec l’argent, ça brise des familles, ça tue des gens. Pourtant, j’étais un crève la dalle quand j’étais petit... » 2002-2018 « Cela devait m’arriver, je le savais » Cette nuit du 3 au 4 juin, vous y repensez ? Non… C’était pour une bêtise mais comme je te l’ai déjà dit, c’est le destin. Je devais aller en Thaïlande durant cette période. J’aurais pu avoir un accident d’avion. Tu ne peux pas fuir, la mort quand elle est là, elle est là. En l’occurrence, moi, elle n’était pas là. Ça devait m’arriver, je le savais. Avez-vous des souvenirs de l’accident ? Je dormais. Je me suis réveillé 10 jours après. A l’hôpital, j’étais super agité. J’avais des tuyaux dans la bouche, dans la gorge, dans le nez. J’ai tout arraché. Ils m’ont rendormi. Je me rappelle très bien le jour où ils m’ont dit que j’étais paraplégique, que je ne remarcherai plus. Je l’ai bien pris mais, une semaine plus tard, j’ai craqué. J’ai pleuré des torrents, je ne voyais plus personne devant moi. Je me suis demandé ce que j’allais devenir, ce que j’allais faire de ma vie. Tout s’est mélangé dans ma tête, le foot, mes jambes… Cela a duré deux jours. Je voulais que ma femme vienne me chercher, elle ne pouvait pas. Je pétais les plombs, j’en voulais à la terre entière, je voulais me battre avec les médecins. J’avais des décharges électriques dans tout le corps, c’était insupportable. La morphine me faisait délirer. Je pensais pouvoir me lever. Ensuite, je me suis calmé, heureusement. Voyez-vous toujours les personnes avec qui l’accident s’est produit ? On était 4. Il y avait mon cousin, que je vois encore… Je ne dormais jamais en voiture et là je me suis endormi. Je ne montais jamais à l’arrière et là je suis allé à l’arrière… Avant de m’endormir, je me suis dit que si on avait un accident je ne sentirais rien. Avez-vous des nouvelles du conducteur ? Non. Il y a eu un procès… Je n’y suis pas allé. Pourquoi ? Je ne lui en veux pas. Je ne voulais pas qu’on soit confronté, qu’il soit puni… Je crois qu’il a été condamné, qu’il portait un bracelet. Je n’ai plus de contact. Le monde du football vous a-t-il soutenu ? Ce qui a été fait à Nice, c’est incroyable. Voir mon numéro, le 17, retiré, l’hommage à la 17e minute, ça me touche. Tu ne peux pas faire mieux. Nice, c’est mon équipe. Le club m’a envoyé des maillots. 24 O G C N I C E . M A G EDITEUR OGC Nice Médias - DIRECTEUR DES MÉDIAS Laurent Oreggia - RÉDACTEUR EN CHEF Constantin Djivas RÉDACTION Fabien Hill, Robin Garcia - INFOGRAPHIE Comback - PHOTOS Alexandre Debbache, Yannick Faraut SERVICE COMMERCIAL 04 93 35 85 91 - CONTACT mag@ogcnice.com - IMPRESSION Nice-Matin 2002-2018 Ces marques d’affection, ça fait un bien fou. J’aurais pu jouer toute ma carrière dans ce club. Claude Puel disait que vous aviez le potentiel pour être un international. Cela vous faisait quoi ? J’étais touché quand on me flattait. J’y croyais car j’étais conscient de mes capacités. Mais je n’arrivais pas à être constant. Quand je vois certains milieux français, je me dis que j’aurais largement pu être à leur place. Mais à l’époque, je n’étais pas dans une optique de performances. A 100 %, je n’étais pas en dessous d’un Pogba. Mais lui est ambitieux, sait où il veut aller et a su apprivoiser l’environnement dans lequel il évolue. Didier Digard, c’est plus qu’un ami ? Il sait… C’est mon gars. Je n’aime pas trop en dire parce qu’il est là. C’est beau. Il me connaît. Il sait qui je suis, je sais qui il est. Le but à Toulouse, qui donne la victoire 4-3, en mars 2013, c’est un grand souvenir ? Il fait partie des meilleurs moments. Je me revois courir vers les supporters après ma frappe. C’est comme s’ils avaient un aimant. J’ai foncé vers eux. Je tapais sur mon torse, on a communié. C’était un moment magique. J’avais un lien fort avec eux. On se comprenait. Ils m’ont offert une cagoule, je l’ai toujours. On parlait après les entraînements. J’aimais bien leur délire. Vincent Menichini (Nice-Matin du 10 novembre) « Fred (Gioria), c’était un bonhomme. Je le pensais tout calme, gentil, posé et, une fois, je l’ai vu serrer. Avec moi, c’était une crème ». « Le coach Puel s’entraînait avec nous. Il était trop marrant. Il ne lâchait rien, il mettait des brins, normal, comme si c’était un joueur. Il trichait aussi... » « L’OGC Nice, j’ai trop kiffé, c’est mon club… C’était une dinguerie. J’aurais tellement voulu être bien dans ce club ». « Nabil, Virginie ma jumelle, mon Prés’, Julien Fournier, je n’ai oublié personne… Je me dois de les remercier pour tout ce qu’ils ont fait pour moi ». « Le Ray ? Un truc de fou là-bas. Je me disais ça, déjà, quand je venais jouer avec Sochaux ». « René Marsiglia ? Un bel homme, un vrai, mon premier coach à Nice avec qui on pouvait avoir de belles discussions ». « Patrick Vieira ? J’aurais bien aimé que ce soit mon coach. On jouait au même poste, avec un style un peu similaire ». « Je regarde pas mal de résumés de matchs. Mais Nice, c’est compliqué. Je me dis que c’est mon stade, mon club, que je devrais être là avec ce maillot sur le dos. Honnêtement, ça me fait mal, ça m’émeut ! » « J’aurais adoré jouer avec Ben Arfa et Balotelli… On se serait chauffé, c’est sûr, mais j’aurais couru pour eux. A Sochaux, je défendais pour tout le monde, ça ne me posait aucun problème ». « Mon Prés’ (Jean-Pierre Rivère), je le vois à la télé. Il faut qu’on s’appelle. Il est beau gosse. Je l’aimais bien... » « J’espère venir un jour découvrir le stade, fair un coucou aux supporters, à tous ceux que j’aime au club. Je vais verser ma larme, c’est sûr. Ça fait 3 ans que je dis que je dois venir. Issa Nissa ! » « Le match qui m’a marqué, c’est la victoire à Bastia (février 2013). Je savais que c’était un derby et que je ne devais pas décevoir les supporters. J’étais comme ça... » « Quand je vais venir à Nice, je vais verser ma larme, c’est sûr »
OGC Nice Mag 316 - Page 15
OGC Nice Mag 316 - Page 16
wobook
www.ogcnice.com